La Terre

La Terre (paragraphe n°1031)

Chapitre V

Il continua. Par exemple, dans sa jeunesse, le Perche, de l'autre côté du Loir, était un pays pauvre, de maigre culture, presque sans blé, dont les habitants venaient se louer pour la moisson, à Cloyes, à Châteaudun, à Bonneval ; et, aujourd'hui, grâce à la hausse constante de la main-d'œuvre, voilà le Perche qui prospérait, qui bientôt l'emporterait sur la Beauce ; sans compter qu'il s'enrichissait avec l'élevage, les marchés de Mondoubleau, de Saint-Calais et de Courtalain fournissaient le plat pays de chevaux, de bœufs et de cochons. La Beauce, elle, ne vivait que sur ses moutons.Deux ans plus tôt, lorsque le sang-de-rate les avait décimés, elle avait traversé une crise terrible, à ce point que, si le fléau eût continué, elle en serait morte.

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