La Terre

La Terre (paragraphe n°1125)

Chapitre V

Le soir du premier coup de pioche, Cœlina, maigre et noire, était à la fontaine, à écouter la Bécu, qui, longue,les mains nouées sous son tablier, parlait sans fin. Depuis une semaine, la fontaine se trouvait révolutionnée par cette grosse affaire du chemin - on ne parlait que de l'argent accordé aux uns, que de la rage médisante des autres. Et la Bécu, chaque jour, tenait Cœlina au courant de ce que disait Flore Lengaigne ; non, pour les fâcher, bien sûr ; mais, au contraire, pour les faire s'expliquer, parce que c'était la meilleure façon de s'entendre. Des femmes s'oubliaient, droites, les bras ballants, leurs cruches pleines à leurs pieds.

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