La Terre

La Terre (paragraphe n°2320)

Chapitre III

De ce jour, commença une vraie vie d'insouciance et de rigolade. On donna au vieux la chambre de la fille, l'un des compartiments de l'ancienne cave, coupée en deux par une cloison de planches ; et elle, complaisante, dut se retirer au fond, dans une excavation de la roche, qui formait comme une arrière-pièce, et où s'ouvraient, disait la légende, d'immenses souterrains, que des éboulements avaient bouchés. Le pis était que le Château, ce trou à renard, s'enterrait davantage chaque hiver, lors des grandes pluies, dont le ruissellement sur la pente raide de la côte, roulait les cailloux ; même la masure aurait filé, les fondations antiques, les raccommodages en pierres sèches, si les tilleuls séculaires, plantés au-dessus, n'avaient tout maintenu de leurs grosses racines. Mais, dès que venait le printemps, c'était un recoin d'une fraîcheur charmante, une grotte disparue sous un buisson de ronces et d'aubépines. L'églantier qui cachait la fenêtre s'étoilait de fleurs roses, la porte elle-même avait une draperie de chèvrefeuille sauvage, qu'il fallait, pour entrer, écarter de la main, ainsi qu'un rideau.

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