La Terre

La Terre (paragraphe n°2381)

Chapitre III

Jamais Buteau ne se décidait à payer ses contributions d'un coup. Lorsqu'il recevait le papier, en mars, c'était de la mauvaise humeur pour huit jours. Il épluchait rageusement le foncier, la taxe personnelle, la taxe mobilière, l'impôt des portes et fenêtres ; mais ses grandes colères étaient les centimes additionnels, qui montaient d'année en année, disait-il. Puis, il attendait derecevoir une sommation sans frais. Ça lui faisait toujours gagner une semaine. Il payait ensuite par douzième, chaque mois, en allant au marché ; et, chaque mois, la même torture recommençait, il en tombait malade la veille, il apportait son argent comme il aurait apporté son cou à couper. Ah ! ce sacré gouvernement ! en voilà un qui volait le monde !

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