La vague

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"Au Champ-de-Mars il n'y a qu'une toile de Courbet : La Vague, et même ce tableau n'y figure que parce qu'il appartient au musée du Luxembourg, et dès lors l'Administration des beaux-arts a bien été obligée de l'accepter. Et c'est cette toile unique que nous montrons à l'Europe, alors que Gérôme dans la salle voisine ne compte pas moins de dix tableaux et que Bouguereau va même jusqu'à douze. Voilà qui est honteux. Il aurait fallu assigner à Courbet à l'Exposition universelle de 1878 toute une salle, comme on l'a fait pour Delacroix et Ingres à l'Exposition de 1855. Mais on sait bien de quoi il retourne, Courbet avait participé à la Commune de 1871. Les sept dernières années de sa vie ont été de ce fait un long martyre. On commença par le jeter en prison...La Vague fut exposée au Salon de 1870. Ne vous attendez pas à quelque oeuvre symbolique, dans le goût de Cabanel ou de Baudry : quelque femme nue, à la chair nacrée comme une conque, se baignant dans une mer d'agate. Courbet a tout simplement peint une vague, une vraie vague déferlant sur le rivage où sont ancrées deux barques. De grands nuages sombres passent à travers le ciel, la mer verdâtre est couverte de blanche écume. C'est superbe du point de vue technique. Mais encore une fois, cette oeuvre n'est pas d'une grande portée et n'est pas compromettante, et c'est sans doute cela qui explique le coup d'audace de l'Administration qui s'est risquée à l'acquérir pour le musée du Luxembourg." (Emile Zola, Lettres de Paris, L'école française de peinture à l'exposition de 1878)

Auteur

Jean-Désiré-Gustave Courbet (1819-1877)

Date

1870

Origine

Paris, Musée d'Orsay

Mots cles

  • Gustave Courbet