Germinal

Germinal (paragraphe n°2666)

Partie : Septième partie, chapitre I

De nouveau, on ronflait tous en tas, le père Bonnemort occupait l'ancien lit des deux mioches, qui dormaient avec Catherine, maintenant que la pauvreAlzire n'enfonçait plus sa bosse dans les côtes de sa grande sœur. C'était en se couchant que la mère sentait le vide de la maison, au froid de son lit devenu trop large. Vainement elle prenait Estelle pour combler le trou, ça ne remplaçait pas son homme ; et elle pleurait sans bruit pendant des heures. Puis, les journées recommençaient à couler comme auparavant : toujours pas de pain, sans qu'on eût pourtant la chance de crever une bonne fois ; des choses ramassées à droite et à gauche, qui rendaient aux misérables le mauvais service de les faire durer. Il n'y avait rien de changé dans l'existence, il n'y avait que son homme de moins.

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