Germinal

Germinal (paragraphe n°2787)

Partie : Septième partie, chapitre II

Mais il demeurait près d'elle, il l'avait prise à la taille, dans une caresse de chagrin et de pitié. En chemise, serrés l'un contre l'autre, ils sentaient la chaleur de leur peau nue, au bord de cette couche, tiède du sommeil de la nuit. Elle, d'un premier mouvement, avait essayé de se dégager ; puis, elle s'était mise à pleurer tout bas, en le prenant à son tour par le cou, pour le garder contre elle, dans une étreinte désespérée. Et ils restaient sans autre désir, avec le passé de leurs amours malheureuses, qu'ils n'avaient pu satisfaire. Etait-ce donc à jamais fini ? n'oseraient-ils s'aimer un jour, maintenant qu'ils étaient libres ? Il n'aurait fallu qu'un peu de bonheur, pour dissiper leur honte, ce malaise qui les empêchait d'aller ensemble, à cause de toutes sortes d'idées, où ils ne lisaient pas clairement eux-mêmes.

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