Germinal

Germinal (paragraphe n°2899)

Partie : Septième partie, chapitre IV

Dès lors, Négrel remua la poussière des archives, et quand il eut découvert les anciens plans des deux fosses, il les étudia, il détermina les points où devaient porter lesrecherches. Peu à peu, cette chasse l'enflammait, il était, à son tour, pris d'une fièvre de dévouement, malgré son ironique insouciance des hommes et des choses. On éprouva de premières difficultés pour descendre, à Réquillart : il fallut déblayer la bouche du puits, abattre le sorbier, raser les prunelliers et les aubépines ; et l'on eut encore à réparer les échelles. Puis, les tâtonnements commencèrent. L'ingénieur, descendu avec dix ouvriers, les faisait taper du fer de leurs outils contre certaines parties de la veine, qu'il leur désignait ; et, dans un grand silence, chacun collait une oreille à la houille, écoutait si des coups lointains ne répondaient pas. Mais on parcourut en vain toutes les galeries praticables, aucun écho ne venait. L'embarras avait augmenté : à quelle place entailler la couche ? vers qui marcher, puisque personne ne paraissait être là ? On s'entêtait pourtant, on cherchait, dans l'énervement d'une anxiété croissante.

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