Germinal

Germinal (paragraphe n°3038)

Partie : Septième partie, chapitre V

Et, penché, l'œil élargi, Etienne le regardait. C'était donc fait, il avait tué. Confusément, toutes ses luttes lui revenaient à la mémoire, cet inutile combat contre lepoison qui dormait dans ses muscles, l'alcool lentement accumulé de sa race. Pourtant, il n'était ivre que de faim, l'ivresse lointaine des parents avait suffi. Ses cheveux se dressaient devant l'horreur de ce meurtre, et malgré la révolte de son éducation, une allégresse faisait battre son cœur, la joie animale d'un appétit enfin satisfait. Il eut ensuite un orgueil, l'orgueil du plus fort. Le petit soldat lui était apparu, la gorge trouée d'un couteau, tué par un enfant. Lui aussi, avait tué.

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