Germinal

Germinal (paragraphe n°3117)

Partie : Septième partie, chapitre VI

Plus il approchait de la fosse, et plus Etienne voyait leur nombre s'accroître. Presque tous marchaient isolés, ceux qui venaient par groupes se suivaient à la file, éreintés déjà, las des autres et d'eux-mêmes. Il en aperçut un, très vieux, dont les yeux luisaient, pareils à des charbons, sous un front livide. Un autre, un jeune, soufflait, d'un souffle contenu de tempête. Beaucoup avaient leurs sabots à la main ; et l'on entendait à peine sur le sol le bruit mou de leurs gros bas de laine. C'était un ruissellement sans fin, une débâcle, une marche forcée d'armée battue, allant toujours la tête basse, enragée sourdement du besoin de reprendre la lutte et de se venger.

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