L'Argent

L'Argent (paragraphe n°277)

Chapitre II

Il s'animait, il donna de nouveaux détails. Pendant son séjour en Orient, il avait constaté combien le service des transports était défectueux. Les quelques sociétés, installées à Marseille, se tuaient par la concurrence, n'arrivaient pas à avoir le matériel suffisant et confortable ; et une de ses premières idées, à la base même de tout l'ensemble de ses entreprises, était de syndiquer ces sociétés, de les réunir en une vaste Compagnie, pourvue de millions, qui exploiterait la Méditerranée entière et s'en assurerait la royauté, en établissant des lignes pour tous les ports de l'Afrique, de l'Espagne, de l'Italie, de la Grèce, de l'Egypte, de l'Asie, jusqu'au fond de la mer Noire. Rien n'était, à la fois, d'un organisateur de plus de flair, ni d'un meilleur citoyen : c'était l'Orient conquis, donné à la France, sans compterqu'il rapprochait ainsi la Syrie, où allait s'ouvrir le vaste champ de ses opérations.

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