L'Assommoir

L'Assommoir (paragraphe n°1038)

Partie : Préface de l'auteur, chapitre VII

Enfin, au bas de la rue, ils découvrirent Coupeau et Poisson dans l'Assommoir du père Colombe. Ils se tenaient debout, au milieu d'un tas d'hommes ; Coupeau, en blouse grise, criait, avec des gestes furieux et des coups de poing sur le comptoir ; Poisson, qui n'était pas de service ce jour-là, serré dans un vieux paletot marron, l'écoutait, la mine terne et silencieuse, hérissant son impériale et ses moustaches rouges. Goujet laissa les femmes au bord du trottoir, vint poser la main sur l'épaule du zingueur. Mais quand ce dernier aperçut Gervaise et Virginie dehors, il se fâcha. Qui est-ce qui lui avait fichu des femelles de cette espèce ? Voilà que les jupons le relançaient maintenant ! Eh bien ! il ne bougerait pas, elles pouvaient manger leur saloperie de dîner toutes seules. Pour l'apaiser, il fallut que Goujet acceptât une tournée de quelque chose ; encore mit-il de la méchanceté à traîner cinq grandes minutes devant le comptoir. Lorsqu'il sortit enfin, il dit à sa femme :

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