L'Assommoir

L'Assommoir (paragraphe n°2224)

Partie : Préface de l'auteur, chapitre XIII

Justement, le médecin entra. Il amenait deux collègues, un maigre et un gras, décorés comme lui. Tous les trois se penchèrent, sans rien dire, regardant l'homme partout ; puis, rapidement, à demi-voix, ils causèrent. Ils avaient découvert l'homme des cuisses aux épaules, Gervaise voyait, en se haussant, ce torse nu étalé. Eh bien ! c'était complet, le tremblement était descendu des bras et monté des jambes, le tronc lui-même entrait en gaieté, à cette heure ! Positivement, le polichinellerigolait aussi du ventre. C'étaient des risettes le long des côtes un essoufflement de la berdouille, qui semblait crever de rire. Et tour marchait, il n'y avait pas à dire ! les muscles se faisaient vis-à-vis, la peau vibrait comme un tambour, les poils valsaient en se saluant. Enfin, ça devait être le grand branle-bas, comme qui dirait le galop de la fin, quand le jour parait et que tous les danseurs se tiennent par la patte en tapant du talon.

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