L'Œuvre

L'Œuvre (paragraphe n°2005)

Chapitre X

Mais, à ce moment, Irma Bécot parut et s'arrêta devant le buffet. Elle était en beauté, les cheveux dorés à neuf, dans son éclat truqué de courtisane fauve, descendue d'un vieux cadre de la Renaissance ; et elle portait une tunique de brocart bleu pâle, sur une jupe de satin couverte d'Alençon, d'une telle richesse, qu'uneescorte de messieurs l'accompagnait un instant, en apercevant Claude parmi les autres, elle hésita, saisie d'une honte lâche, en face de ce misérable mal vêtu, laid et méprisé. Puis, elle eut la vaillance de son ancien caprice, ce fut à lui qu'elle serra la main le premier, au milieu de tous ces hommes corrects, arrondissant des yeux surpris. Elle riait d'un air de tendresse, avec une amicale moquerie qui pinçait un peu les coins de sa bouche.

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