L'Œuvre

L'Œuvre (paragraphe n°366)

Chapitre III

Après avoir soufflé un moment, Claude regagna la rue de Seine. Sa malchance s'aggravait, il était dit qu'il ne débaucherait pas un camarade, ce matin-là ; et il remonta la rue, il marcha lentement jusqu'à la place du Panthéon, sans idée nette ; puis, il pensa qu'il pouvait toujours entrer à la mairie, pour serrer la main de Sandoz. Ce serait dix bonnes minutes. Mais il demeura suffoqué, quand un garçon lui répondit que monsieur Sandoz avait demandé un jour de congé, pour un enterrement. Il connaissait cependant l'histoire, son ami alléguait ce motif, chaque fois qu'il voulait avoir, chez lui, toute une journée de bon travail. Et il prenait déjà sa course, lorsqu'une fraternité d'artiste, un scrupule de travailleur honnête, l'arrêta : c'était un crime que d'aller déranger un brave homme, de lui apporter le découragement d'uneœuvre rebelle, au moment où il abattait sans doute gaillardement la sienne.

?>