La Bête humaine

La Bête humaine (paragraphe n°1378)

Chapitre VIII

D'un coup de poing, il m'a abattue par terre... Et puis, il m'a traînée par les cheveux... Et puis, il levait son talon sur ma figure, comme s'il voulait l'écraser... Non !vois-tu, tant que je vivrai, je me souviendrai de ça... Encore les coups, mon Dieu ! Mais si je te répétais toutes les questions qu'il m'a faites, enfin ce qu'il m'a forcée à lui raconter ! Tu vois, je suis très franche, puisque je t'avoue les choses, lorsque rien, n'est-ce pas ? ne m'oblige à te les dire. Eh bien ! jamais je n'oserai te donner même une simple idée des sales questions auxquelles il m'a fallu répondre, car il m'aurait assommée, c'est certain... Sans doute, il m'aimait, il a dû avoir un gros chagrin en apprenant tout ça ; et j'accorde que j'aurais agi plus honnêtement, si je l'avais prévenu avant le mariage. Seulement, il faut comprendre. C'était ancien, c'était oublié. Il n'y a qu'un vrai sauvage pour se rendre ainsi fou de jalousie... Voyons, toi, mon chéri, est-ce que tu vas ne plus m'aimer, parce que tu sais ça, maintenant ?

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