La Bête humaine

La Bête humaine (paragraphe n°2067)

Chapitre XII

Eh quoi ! un meurtre n'avait pas suffi, il n'était pas rassasié du sang de Séverine, ainsi qu'il le croyait, le matin encore ? Voilà qu'il recommençait. Une autre, et puis une autre, et puis toujours une autre ! Dès qu'il se serait repu, après quelques semaines de torpeur, sa faim effroyable se réveillerait, il lui faudrait sans cesse de la chair de femme pour la satisfaire. Même, à présent, il n'avait pas besoin de la voir, cette chair de séduction : rien qu'à la sentir tiède dans ses bras, il cédait au rut ducrime, en mâle farouche qui éventre les femelles. C'était fini de vivre, il n'y avait plus devant lui que cette nuit profonde, d'un désespoir sans borne, où il fuyait.

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