La Bête humaine

La Bête humaine (paragraphe n°644)

Chapitre IV

Je n'ai pas écrit à mon frère, je l'attendais, je savais qu'il devait venir, mais sans qu'une date fût fixée.D'habitude, il tombait de la sorte, et presque toujours par un train de nuit. Comme il habitait un pavillon isolé dans le parc, ouvrant sur une ruelle déserte, nous ne l'entendions même pas arriver. Il louait à Barentin une voiture, il ne se montrait que le lendemain, fort tard parfois dans la journée, ainsi qu'un voisin en visite, installé chez lui depuis longtemps... Si, cette fois-là, je l'attendais, c'était qu'il devait m'apporter une somme de dix mille francs, un règlement de compte entre nous. Il avait certainement les dix mille francs sur lui. C'est pourquoi j'ai toujours cru qu'on l'avait tué pour le voler, simplement.

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