La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°1144)

Chapitre XIII

Serge accompagnait sa mère à la messe. Il était d'esprit religieux, très tendre et très grave. Le docteur Porquier lui ayant recommandé beaucoup d'exercice, il s'était pris de passion pour la botanique, faisant des excursions, passant ensuite ses après-midi à dessécher les herbes qu'il avait cueillies, à les coller, à les classer, à les étiqueter. Ce fut alors que l'abbé Faujas devint son grand ami. L'abbé avait herborisé autrefois ; il lui donna certains conseils pratiques dont le jeune homme se montra très reconnaissant. Ils se prêtèrent quelques livres, ils allèrent un jour ensemble à la recherche d'une plante que le prêtre disait devoir pousser dans le pays. Quand Serge était souffrant, chaque matin, il recevait la visite de son voisin, qui causait longuement au chevet de son lit. Les autres jours, lorsqu'il se retrouvait sur pied, c'était lui qui frappait à la porte de l'abbé Faujas, dès qu'il l'entendait marcher dans sa chambre. Ils n'étaient séparés que par l'étroit palier, ils finissaient par vivre l'un chez l'autre.

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