La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°1196)

Chapitre XIII

Séverin, par taquinerie, inventa alors d'aller frapper à la petite porte de l'impasse des Chevillottes, lorsqu'il voulait dire quelque chose au prêtre. Peu à peu, l'impasse devint un terrain neutre. Le docteur Porquier, qui avait le premier usé de ce chemin, le fils Delangre, le juge de paix, indistinctement, y vinrent causer avec l'abbé Faujas. Parfois, pendant toute une après-midi, les petites portes des deux jardins, ainsi que la porte charretière de la sous-préfecture, restaient grandes ouvertes. L'abbé était là, au fond de ce cul-de-sac, appuyé au mur, souriant, donnant des poignées de main aux personnes des deux sociétés qui voulaient bien le venir saluer. Mais monsieur Péqueur des Saulaies affectait de ne pas vouloir mettre les pieds hors du jardin de la sous-préfecture ; tandis que monsieur Rastoil et monsieur de Bourdeu, s'obstinant également à ne point se montrer dans l'impasse, restaient assis sous les arbres, devant la cascade. Rarement la petite cour du prêtre envahissait la tonnelle des Mouret. De temps à autre, seulement une tête s'allongeait, jetait un coup d'œil, disparaissait.

?>