La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°1689)

Chapitre XVII

Certaines querelles furent particulièrement violentes. Marthe, dont la raison chancelait, s'imagina que son marivoulait la battre : ce fut une idée fixe. Elle prétendait qu'il la guettait, qu'il attendait une occasion. Il n'osait pas, disait-elle, parce qu'il ne la trouvait jamais seule ; la nuit, il avait peur qu'elle ne criât, qu'elle n'appelât à son secours. Rose jura qu'elle avait vu monsieur cacher un gros bâton dans son bureau. Madame Faujas et Olympe ne firent aucune difficulté de croire ces histoires ; elles plaignaient beaucoup leur propriétaire, elles se la disputaient, se constituaient ses gardiennes. " Ce sauvage, " comme elles nommaient à présent Mouret, ne la brutaliserait peut-être pas en leur présence. Le soir, elles lui recommandaient bien de les venir chercher s'il bougeait. La maison ne vécut plus que dans les alarmes.

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