La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°169)

Chapitre II

Rose acheva de servir le dîner. Les Mouret, ce soir-là, firent traîner le repas. Ils causèrent longuement des nouveaux locataires. Dans leur vie d'une régularité d'horloge, l'arrivée de ces deux personnes étrangères était un gros événement. Ils en parlaient comme d'une catastrophe, avec ces minuties de détails qui aident à tuer les longues soirées de province. Mouret, particulièrement, se plaisait aux commérages de petite ville. Au dessert, les coudes sur la table, dans la tiédeur de la salle à manger, il répéta pour la dixième fois, de l'air satisfait d'un homme heureux :

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