La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°1738)

Chapitre XVII

Le surlendemain, le jour de Pâques, Marthe goûta, à Saint-Saturnin, tout un réveil ardent, dans les joies triomphantes de la résurrection. Les ténèbres du vendredi étaient balayées par une aurore ; l'église s'enfonçait, blanche, embaumée, illuminée, comme pour des noces divines ; les voix des enfants de chœur avaient des sons filés de flûte ; et elle, au milieu de ce cantique d'allégresse, se sentait soulevée par une jouissance plus terrible encore que ses angoisses du crucifiement. Elle rentra, les yeux brûlants, la voix sèche ; elle fit traîner la soirée, causant avec une gaieté qui ne lui était pas ordinaire. Lorsqu'elle monta se coucher, Mouret était déjàau lit. Et, vers minuit, des cris terrifiants réveillèrent de nouveau la maison.

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