La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°2182)

Chapitre XX

L'abbé Faujas ne voulut rien lui promettre, tant qu'elle n'aurait pas remis en place tout ce qu'elle avait enlevé. Il présida lui-même, pendant près d'une semaine, au déménagement secret du coffre ; il lui regardait emplir ses poches et attendait qu'elle remontât pour faire un nouveau voyage. Par prudence, il ne lui laissait faire que deux voyages, le soir. La vieille femme avait le cœur crevé, à chaque objet qu'elle rendait ; elle n'osait pleurer, mais des larmes de regret lui gonflaient les paupières ; ses mains étaient plus tremblantes que lorsqu'elle avait vidé les armoires. Ce qui l'acheva, ce fut de constater, dès le second jour, que sa fille Olympe, à chaque chose qu'elle replaçait, venait derrière elle et s'en emparait. Le linge, les provisions, les bouts de bougie ne faisaient que changer de poche.

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