La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°2188)

Chapitre XX

La vérité était que Trouche avait failli compromettre cette vie de cocagne par une escapade trop forte. Unereligieuse l'avait surpris en compagnie de la fille d'un tanneur, de cette grande gamine blonde qu'il couvait des yeux depuis longtemps. La petite raconta qu'elle n'était pas la seule, que d'autres aussi avaient reçu des bonbons. La religieuse, connaissant la parenté de Trouche avec le curé de Saint-Saturnin, eut la prudence de ne pas ébruiter l'aventure, avant d'avoir vu ce dernier. Il la remercia, lui fit entendre que la religion serait la première à souffrir d'un pareil scandale. L'affaire fut étouffée, les dames patronnesses de l'œuvre ne soupçonnèrent rien. Mais l'abbé Faujas eut avec son beau-frère une explication terrible, qu'il provoqua devant Olympe, pour que la femme possédât une arme contre le mari et pût le tenir en respect. Aussi depuis cette histoire, chaque fois que Trouche la contrariait, Olympe lui disait-elle sèchement :

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