La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°2201)

Chapitre XX

L'abbé Faujas régnait surtout à l'évêché. Depuis les élections, il avait fait à monseigneur Rousselot une vie de prélat fainéant. L'évêque vivait avec ses chers bouquins, dans son cabinet, où l'abbé, qui dirigeait le diocèse de la pièce voisine, le tenait réellement sous clef, le laissant voir seulement aux personnes dont il ne se défiait pas. Le clergé tremblait sous ce maître absolu ; les vieux prêtres en cheveux blancs se courbaient avec leur humilité ecclésiastique, leur abandon de toute volonté. Souvent, monseigneur Rousselot, enfermé avec l'abbé Surin, pleurait de grosses larmes silencieuses ; il regrettait la main sèche de l'abbé Fenil, qui avait des heures de caresse, tandis que, maintenant, il se sentait comme écrasé sous une pression implacable et continue. Puis, il souriait, il se résignait, murmurant avec son égoïsme aimable :

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