La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°2312)

Chapitre XXI

C'est cela, passez-moi entre les bras maintenant, n'est-ce pas ? Est-ce que vous ne seriez pas mieux dans votre lit, à vous soigner ? Quand on pense que vous avez eu la chance de ne rencontrer autour de vous que des gens dévoués, sans seulement dire merci au bon Dieu ! Vous savez bien que c'est la vérité. Monsieur le curé, sa mère, sa sœur, jusqu'à monsieur Trouche, sont aux petits soins pour vous ; ils se jetteraient dans le feu, ils sont debout à toute heure du jour et de la nuit. J'ai vu madame Olympe pleurer, oui pleurer, lorsque vous étiez malade, la dernière fois. Eh bien ! comment reconnaissez-vous leurs bontés ? Vous les mettez dans la peine, vous partez comme une sournoise pour voir monsieur, tout en sachant que cela leur fera beaucoup de chagrin ; car ils ne peuvent pas aimer monsieur, qui était si dur pour vous... Tenez, voulez-vous que je vous le dise, madame ? le mariage ne vous a rien valu, vous avez pris la méchanceté de monsieur. Entendez-vous, il y a des jours où vous êtes aussi méchante que lui.

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