La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°266)

Chapitre III

Donc, reprit la cuisinière, j'étais sur la porte de la rue à dire bonsoir à la bonne de monsieur Rastoil, lorsque madame Faujas est descendue pour vider un seau d'eau sale dans le ruisseau. Au lieu de remonter tout de suite sans tourner la tête, comme elle fait d'habitude, elle est restée là, un instant, à me regarder. Alors j'ai cru comprendre qu'elle voulait causer ; je lui ai dit qu'il avait fait beau dans la journée, que le vin serait bon... Elle répondait : " Oui, oui, " sans se presser, de la voix indifférente d'une femme qui n'a pas de terre et que ces choses-là n'intéressent point. Mais elle avait posé son seau, elle ne s'en allait point ; elle s'était même adossée contre le mur, à côté de moi...

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