La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°501)

Chapitre VI

Quand l'abbé Faujas fut enfin seul, il ne parut pas embarrassé le moins du monde. Il resta un instant debout, à regarder les joueurs ; en réalité, il examinait les tentures, le tapis, le meuble. C'était un petit salon couleur bois, avec trois corps de bibliothèque en poirier noirci, ornés de baguettes de cuivre, qui occupaient les trois grands panneaux de la pièce. On eût dit le cabinet d'un magistrat. Le prêtre, qui tenait sans doute à faire une inspection complète, traversa de nouveau le grand salon. Il était vert, très sérieux également, mais plus chargé de dorures, tenant à la fois de la gravité administrative d'un ministère et du luxe tapageur d'un grand restaurant. De l'autre côté, se trouvait encore une sorte de boudoir, où Félicité recevait dans la journée ; un boudoir paille, avec un meuble brodé de ramages violets, si encombré de fauteuils, de poufs, de canapés, qu'on pouvait à peine y circuler.

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