La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°603)

Chapitre VII

Mouret mentait, il n'avait pas dit cela à madame Paloque. Mais la douceur de Marthe lui faisait quelque honte de la joie qu'il venait de témoigner, au sujet desmalheurs de l'abbé. Les jours suivants, il se mit nettement du côté du prêtre. Ayant rencontré plusieurs personnages qu'il détestait, monsieur de Bourdeu, monsieur Delangre, le docteur Porquier, il leur fit un magnifique éloge de l'abbé Faujas, pour ne pas dire comme eux, pour les contrarier et les étonner. C'était, à l'entendre, un homme tout à fait remarquable, d'un grand courage, d'une grande simplicité dans la pauvreté. Il fallait qu'il y eût vraiment des gens bien méchants. Et il glissait des allusions sur les personnes que recevaient les Rougon, un tas d'hypocrites, de cafards, de sots vaniteux, qui craignaient l'éclat de la véritable vertu. Au bout de quelque temps, il avait fait absolument sienne la querelle de l'abbé ; il se servait de lui pour assommer la bande des Rastoil et la bande de la sous-préfecture.

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