La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°617)

Chapitre VII

On s'assit autour de la table. Il faisait trop chaud, Mouret ayant bourré le poêle outre mesure, pour prouver qu'il ne regardait pas à une bûche de plus. L'abbé Faujas se montra très doux ; il caressa Désirée, interrogea les deux garçons sur leurs études. Marthe, qui tricotait des bas, levait par instants les yeux, étonnée des inflexions souples de cette voix étrangère, qu'elle n'était pas habituée à entendre dans la paix lourde de la salle à manger. Elle regardait en face le visage fort du prêtre, ses traits carrés ; puis, elle baissait de nouveau la tête, sans chercher à cacher l'intérêt qu'elle prenait à cet homme si robuste et si tendre, qu'elle savait très pauvre. Mouret, maladroitement, dévorait la soutane neuve du regard ; il ne put s'empêcher de dire avec un rire sournois :

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