La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°640)

Chapitre VII

Dès lors, chaque jour, régulièrement, les Faujas descendirent passer la soirée avec les Mouret. Il s'étaitengagé une bataille formidable entre la vieille dame et son propriétaire. Elle semblait se jouer de lui, le laisser gagner juste assez pour ne pas le décourager ; ce qui l'entretenait dans une rage sourde, d'autant plus qu'il se piquait de jouer fort joliment le piquet. Lui, rêvait de la battre pendant des semaines entières, sans lui laisser prendre une partie. Elle gardait un sang-froid merveilleux ; son visage carré de paysanne restait muet, ses grosses mains abattaient les cartes avec une force et une régularité de machine. Dès huit heures, ils s'asseyaient tous deux à leur bout de table, s'enfonçant dans leur jeu, ne bougeant plus.

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