La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°832)

Chapitre IX

Elle fut blessée. Le lendemain, il affecta une grande gaieté. Puis, à quelques jours de là, après le dîner, comme l'abbé Faujas et sa mère étaient descendus, il refusa de faire sa partie de piquet. Il n'avait pas la tête au jeu, disait-il. Les jours suivants, il trouva d'autres prétextes, si bien que les parties cessèrent. Tout le monde descendait sur la terrasse, Mouret s'asseyait en face de sa femme et de l'abbé, causant, cherchant les occasions de prendre la parole, qu'il gardait le plus longtemps possible ; tandis que madame Faujas, à quelques pas, se tenait dans l'ombre, muette, immobile, les mains sur les genoux, pareille à une de ces figures légendaires gardant un trésor avec la fidélité rogue d'une chienne accroupie.

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