La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°834)

Chapitre IX

Il riait. Marthe restait grave, gênée par les plaisanteries dont il gâtait le large ciel qui s'étendait devant elle, entre les poiriers de monsieur Rastoil et les marronniers de la sous-préfecture. Il affectait parfois d'ignorer qu'elle pratiquait, maintenant ; il prenait l'abbé àpartie, en lui déclarant qu'il comptait sur lui pour faire le salut de toute la maison. D'autres fois, il ne commençait pas une phrase sans dire sur un ton de bonne humeur : " A présent que ma femme va à confesse... " Puis, lorsqu'il était las de cet éternel sujet, il écoutait ce qu'on disait dans les jardins voisins ; il reconnaissait les voix légères qui s'élevaient, portées par l'air tranquille de la nuit, pendant que les derniers bruits de Plassans s'éteignaient au loin.

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