La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°845)

Chapitre X

Tu avais raison, dit-elle rageusement à son mari, lorsqu'elle rentra, j'ai été le chien, dans leurs bêtises ! Une belle idée, que de mettre ensemble ces gamines corrompues !... Enfin, je leur ai donné tout mon temps, et ce grand innocent d'évêque qui tremble devant son clergé n'a pas seulement trouvé un merci pour moi !... Comme si madame de Condamin avait fait quelque chose ! Elle est bien trop occupée à montrer ses toilettes, cette ancienne... Nous savons ce que nous savons, n'est-ce pas ? on finira par nous faire raconter des histoires que tout le monde ne trouvera pas drôles. Nous n'avons rien à cacher, nous autres... Et madame Delangre, et madame Rastoil ! ce serait facile de les faire rougir jusqu'au blanc des yeux. Est-ce qu'elles ont seulement bougé de leurs salons ? Est-ce qu'elles ont pris la moitié de la peine que j'ai eue ? Et cette madame Mouret, qui avait l'air de mener la barque,et qui n'était occupée qu'à se pendre à la soutane de son abbé Faujas ! Encore une hypocrite, celle-là, qui va nous en faire voir de belles... Eh bien ! toutes, toutes ont eu un mot charmant ; moi, rien. Je suis le chien... Ça ne peut pas durer, vois-tu, Paloque. Le chien finira par mordre.

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