La Curée

La Curée (paragraphe n°1169)

Chapitre VI

Et il raconta le mot. On le trouva tout à fait réussi. Ces messieurs se le répétèrent. Le digne monsieur Haffner, qui s'était approché, ne put lui-même s'empêcher d'applaudir. Cependant, un piano que peu de personnes avaient vu se mit à jouer une valse. Il se fit alors un grand silence. La valse avait des enroulements capricieux, interminables ; et toujours une phrase très douce montait le clavier, se perdait dans un trille de rossignol ; puis des voix sourdes reprenaient, plus lentement. C'était très voluptueux. Les dames, la tête un peu inclinée, souriaient. Le piano avait, au contraire, fait tomber brusquement la gaieté de monsieur Hupel de la Noue. Il regardait les rideaux de velours rouge d'un air anxieux, ilse disait qu'il aurait dû placer lui-même madame d'Espanet comme il avait placé les autres.

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