La Curée

La Curée (paragraphe n°1301)

Chapitre VI

Renée s'était appuyée au mur. Elle regardait, pâle, les lèvres serrées. Un vieux monsieur vint lui demander galamment pourquoi elle ne dansait pas. Elle dut sourire, répondre quelque chose. Elle s'échappa, elle entra dans la salle à manger. La pièce était vide. Au milieu des dressoirs pillés, des bouteilles et des assiettes qui traînaient, Maxime et Louise soupaient tranquillement, à un bout de la table, côte à côte, sur une serviette qu'ils avaient étalée. Ils paraissaient à l'aise, ils riaient, dans ce désordre, ces verres sales, ces plats tachés de graisse, ces débris encore tièdes de la gloutonnerie des soupeurs en gants blancs. Ils s'étaient contentés d'épousseter les miettes autour d'eux. Baptiste se promenait gravement le long de la table, sans un regard pour cette pièce, qu'une bande de loups semblait avoir traversée ; il attendait que les domestiques vinssent remettre un peu d'ordre sur les dressoirs.

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