La Curée

La Curée (paragraphe n°1328)

Chapitre VI

En haut, le cabinet de toilette était en plein désordre. Sur les sièges traînaient le costume de la nymphe Echo, le maillot déchiré, des bouts de dentelle froissés, des linges jetés en paquet, tout ce que la hâte d'une femme attendue laisse derrière elle. Les petits outils d'ivoire et d'argent gisaient un peu partout ; il y avait des brosses, des limes tombées sur le tapis ; et les serviettes encore humides, les savons oubliés sur le marbre, les flacons laissés débouchés, mettaient, dans la tente couleur de chair, une odeur forte, pénétrante. La jeune femme, pour enlever le blanc de ses bras et de ses épaules, s'était trempée dans la baignoire de marbre rose, après les tableaux vivants. Des plaques irisées s'arrondissaient sur la nappe d'eau refroidie.

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