La Curée

La Curée (paragraphe n°1376)

Chapitre VI

Elle savait maintenant. C'étaient ces gens qui l'avaient mise nue. Saccard avait dégrafé le corsage, et Maxime avait fait tomber la jupe. Puis, à eux deux, ils venaient d'arracher la chemise. A présent, elle se trouvait sans un lambeau, avec des cercles d'or, comme une esclave. Ils la regardaient tout à l'heure, ils ne lui disaientpas : " Tu es nue. " Le fils tremblait comme un lâche, frissonnait à la pensée d'aller jusqu'au bout de son crime, refusait de la suivre dans sa passion. Le père, au lieu de la tuer, l'avait volée ; cet homme punissait les gens en vidant leurs poches ; une signature tombait comme un rayon de soleil au milieu de la brutalité de sa colère, et pour vengeance, il emportait la signature. Puis elle avait vu leurs épaules qui s'enfonçaient dans les ténèbres. Pas de sang sur le tapis, pas un cri, pas une plainte. C'étaient des lâches. Ils l'avaient mise nue.

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