La Curée

La Curée (paragraphe n°1380)

Chapitre VI

Quand elle rouvrit les yeux, elle s'approcha de la glace, se regarda encore, s'examina de près. Elle était finie. Elle se vit morte. Toute sa face lui disait que le craquement cérébral s'achevait. Maxime, cette perversion dernière de ses sens, avait terminé son œuvre, épuisé sa chair, détraqué son intelligence. Elle n'avait plus de joies à goûter, plus d'espérances de réveil. A cette pensée, une colère fauve se ralluma en elle. Et, dans une crise dernière de désir, elle rêva de reprendre sa proie, d'agoniser aux bras de Maxime et de l'emporter avec elle. Louise ne pouvait l'épouser ; Louise savait bien qu'il n'était pas à elle, puisqu'elle les avait vus s'embrasser sur les lèvres. Alors, elle jeta sur ses épaules une pelisse de fourrure, pour ne pas traverser le bal toute nue. Elle descendit.

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