La Curée

La Curée (paragraphe n°1500)

Chapitre VII

Elle resta un moment les yeux grands ouverts, pleins de cette apparition, qui lui rappelait une autre heure de sa vie. Il lui semblait que l'empereur, en se mêlant à la file des voitures, venait d'y mettre le dernier rayon nécessaire, et de donner un sens à ce défilé triomphal. Maintenant, c'était une gloire. Toutes ces roues, tous ces hommes décorés, toutes ces femmes étalées languissamment, s'en allaient dans l'éclair et le roulement du landau impérial. Cette sensation devint si aiguë et si douloureuse, que la jeune femme éprouva l'impérieux besoin d'échapper à ce triomphe, à ce cri de Saccard qui lui sonnait encore aux oreilles, à cette vue du père et dufils, les bras unis, causant et marchant à petits pas. Elle chercha, les mains sur la poitrine, comme brûlée par un feu intérieur ; et ce fut avec une soudaine espérance de soulagement, de fraîcheur salutaire, qu'elle se pencha et dit au cocher :

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