La Curée

La Curée (paragraphe n°426)

Chapitre III

Telle fut la première entrevue de Maxime et de Renée. L'enfant n'alla au collège qu'un mois plus tard. Sa belle-mère, les premiers jours, joua avec lui comme avec une poupée ; elle le décrassa de sa province, et il faut dire qu'il y mit une bonne volonté extrême. Quand il parut, habillé de neuf des pieds à la tête par le tailleur de son père. elle poussa un cri de surprise joyeuse : il était joli comme un cœur ; ce fut son expression. Ses cheveux seuls mettaient à pousser une lenteur désespérante. La jeune femme disait d'ordinaire que tout le visage est dans la chevelure. Elle soignait la sienne avec dévotion. Longtemps, la couleur l'en avait désolée, cette couleur particulière, d'un jaune tendre, qui rappelait celle du beurre fin. Mais quand la mode des cheveux jaunes arriva, elle fut charmée, et pour faire croire qu'elle ne suivait pas la mode bêtement, elle jura qu'elle se teignait tous les mois.

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