La Curée

La Curée (paragraphe n°490)

Chapitre III

Ils étaient bien connus à Mabille. Ils y venaient bras dessus bras dessous, à la suite de quelque dîner fin, faisaient le tour du jardin, saluant les femmes, leur jetant un mot au passage. Ils riaient haut, sans se quitter le bras, se prêtaient main-forte au besoin dans les conversations trop vives. Le père, très fort sur ce point, débattait avantageusement les amours du fils. Parfois, ils s'asseyaient, buvaient avec une bande de filles. Puis ils changeaient de table, ils reprenaient leurs courses. Et,jusqu'à minuit, on les voyait, les bras toujours unis dans leur camaraderie, poursuivre des jupes, le long des allées jaunes, sous la flamme crue des becs de gaz.

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