La Curée

La Curée (paragraphe n°494)

Chapitre III

Cependant Maxime se prit d'une belle passion pour la petite Sylvia. Il ennuya sa belle-mère pendant plusieurs mois avec cette fille. Renée la connut bientôt d'un bout à l'autre, de la plante des pieds à la pointe des cheveux. Elle avait un signe bleuâtre sur la hanche ; rien n'était plus adorable que ses genoux ; ses épaules avaient cette particularité que la gauche seulement était trouée d'une fossette. Maxime mettait quelque malice à occuper leurs promenades des perfections de sa maîtresse. Un soir, au retour du Bois, les voitures de Renée et de Sylvia, prises dans un embarras, durent s'arrêter côte à côte aux Champs-Elysées. Les deux femmes se regardèrent avecune curiosité aiguë, tandis que Maxime, enchanté de cette situation critique, ricanait en dessous. Quand la calèche se remit à rouler, comme sa belle-mère gardait un silence sombre, il crut qu'elle boudait et s'attendit à une de ces scènes maternelles, une de ces étranges gronderies dont elle occupait encore parfois ses lassitudes.

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