La Curée

La Curée (paragraphe n°550)

Chapitre IV

Mais ce mot le fit rire lui-même, et peu à peu il s'anima. Elle lui conta la peur qu'elle venait d'avoir dans le parc Monceau. Alors elle lui confessa une de ses autres envies : elle aurait voulu faire, la nuit, sur le petit lac du parc, une promenade dans la barque qu'elle voyait de ses fenêtres, échouée au bord d'une allée. Il trouva qu'elle devenait élégiaque. Le fiacre roulait toujours, les ténèbres restaient profondes, ils se penchaient l'un vers l'autre pour s'entendre dans le bruit des roues, se frôlant du geste, sentant leur haleine tiède, parfois, lorsqu'ils s'approchaient trop. Et, à temps égaux, le cigare de Maxime se ravivait, tachait l'ombre de rouge, en jetant un éclair pâle et rose sur le visage de Renée. Elle était adorable, vue à cette lueur rapide ; si bien que le jeune homme en fut frappé.

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