La Curée

La Curée (paragraphe n°652)

Chapitre IV

Dans la voiture, ils éprouvèrent une gêne horrible. Ils s'étaient placés, comme en descendant du parc Monceau, l'un en face de l'autre. Ils ne trouvaient pas une parole à se dire. Le fiacre était plein d'une ombre opaque, et le cigare de Maxime n'y mettait plus même un point rouge, un éclair de braise rose. Le jeune homme perdu de nouveau dans les jupons, " dont il avait jusqu'aux yeux, " souffrait de ces ténèbres de ce silence, de cette femme muette, qu'il sentait à son côté, et dont il s'imaginait voir les yeux tout grands ouverts sur la nuit. Pour paraître moins bête, il finit par chercher sa main, et quand il la tint dans la sienne, il fut soulagé, il trouva la situation tolérable. Cette main s'abandonnait, molle et rêveuse.

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