La Débâcle

La Débâcle (paragraphe n°1851)

Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre VI

Ce fut sûrement à cette heure de la journée que le canon tonna le plus fort. Il était trois heures, et Delaherche, désappointé, exaspéré, déclarait n'y plus rien comprendre. Maintenant, il devenait hors de doute que, loin de se taire, les batteries prussiennes redoublaient leur feu. Pourquoi ? que se passait-il ? C'était un bombardement d'enfer, le sol tremblait, l'air s'embrasait. Autour de Sedan, la ceinture de bronze, les huit cents pièces des armées allemandes tiraient à la fois, foudroyaient les champs voisins d'un tonnerre continu ; et ce feu convergent, toutes les hauteurs environnantes frappant au centre, aurait brûlé et pulvérisé la ville en deux heures. Le pis était que des obus recommençaient à tomber sur les maisons. Des fracas plus fréquentsretentissaient. Il en éclata un rue des Voyards. Un autre écorna une cheminée haute de la fabrique, et des gravats dégringolèrent devant le hangar.

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