La Débâcle

La Débâcle (paragraphe n°462)

Partie : PREMIERE PARTIE, chapitre V

Tous l'acclamaient, tous préféraient un " coup de torchon ", pour en finir, dans la fatigue et le découragement qui les envahissaient depuis le départ. On visita les fusils, on changea les aiguilles. Comme on avait mangé la soupe le matin, on se contenta de café et de biscuit. Ordre était donné de ne pas se coucher. Des grand-gardes furent envoyées à quinze cents mètres, des sentinelles furent détachées jusqu'au bord de l'Aisne. Tous les officiers veillèrent autour des feux de bivouac. Et, contre un petit mur, on distinguait par moments, aux lueurs dansantes d'un de ces feux, les uniformes chamarrés du général en chef et de son état-major, dont les ombres s'agitaient anxieuses, courant vers la route, guettant le pas des chevaux, dans la mortelle inquiétude où l'on était du sort de la troisième division.

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