La Débâcle

La Débâcle (paragraphe n°926)

Partie : PREMIERE PARTIE, chapitre VIII

Et, à partir de ce moment, Jean perdit la conscience nette des choses. On était dans la salle à manger, il y avait du pain et de la viande sur la table ; mais il n'aurait pas eu la force de porter les morceaux à sa bouche. Un homme était là, assis sur une chaise. Puis, il reconnut Weiss, qu'il avait vu à Mulhouse. Mais il ne comprenait pas ce que l'homme disait, d'un air de chagrin, avec des gestes ralentis. Dans un lit de sangle, dressé devant le poêle, Maurice dormait déjà, la face immobile, l'air mort. Et Henriette s'empressait autour d'un divan, sur lequel onavait jeté un matelas ; elle apportait un traversin, un oreiller, des couvertures ; elle mettait, les mains promptes et savantes, des draps blancs, d'admirables draps blancs, d'un blanc de neige.

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