La Faute de l'Abbé Mouret

La Faute de l'Abbé Mouret (paragraphe n°109)

Partie : Livre 1, chapitre IV

En mai, une végétation formidable crevait ce sol de cailloux. Des lavandes colossales, des buissons de genévriers, des nappes d'herbes rudes, montaient sur le perron, plantaient des bouquets de verdure sombre jusque sur les tuiles. La première poussée de la sève menaçait d'emporter l'église dans le dur taillis des plantes noueuses. A cette heure matinale, en plein travail de croissance, c'était un bourdonnement de chaleur, un long effort silencieux soulevant les roches d'un frisson. Mais l'abbé ne sentait pas l'ardeur de ces couches laborieuses ; il crut que la marche basculait, et s'adossa contre l'autre battant de la porte.

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